Une gastro-entérite chez un nourrisson est une affection qui peut être dangereuse. D’autant que cette année encore, l’épidémie est sévère. Elle doit cependant être prise au sérieux pour éviter le risque de déshydratation qui peut survenir de façon très rapide chez un bébé.
DIARRHÉE : CE QU'IL FAUT SURVEILLER
Le corps d’un bébé est constitué à 80% d’eau. Lorsque ce dernier souffre de diarrhées fréquentes, surtout si elles sont associées à des vomissements, cela entraîne des pertes considérables en eau et en sels minéraux qu'il ne peut pas compenser par l’alimentation, surtout s’il vomit.
Or, un bébé qui a perdu 10% de l’eau de son corps, risque des séquelles, parfois graves. Chaque année, en France, les gastro-entérites du nourrisson provoquent la mort de 50 à 60 bébés.
Le danger d’une diarrhée chez le nourrisson n’est donc pas la diarrhée elle-même, mais la perte en eau qu’elle peut entraîner. C’est donc cette éventuelle déshydratation qu’il faut surveiller et éviter.
Comment la reconnaître ?
Un bébé, notamment lorsqu’il est nourri au sein, a des selles liquides, jaunes ou légèrement vertes. La diarrhée est relativement fréquente chez les nourrissons, et si elle est de courte durée : pas d’inquiétude.
En revanche, dès que l’enfant a des selles vraiment liquides plus de trois fois par jour, ou s’il souffre de vomissements ou de fièvre, alors il faut être vigilent et veiller à ce qu’il ne se déshydrate pas. L’allaitement maternel constitue une protection immunitaire naturelle contre la diarrhée.
Cependant, lorsque l’enfant se trouve en collectivité, à la crèche ou à la garderie, il peut malgré tout être contaminé par des virus qui se transmettent de façon épidémique.
LES CAUSES DE L'INFECTION
Comment le bébé est contaminé ?
La diarrhée du nourrisson peut être liée à une toxi-infection alimentaire. L’enfant a absorbé, avec son lait, une bactérie ou une toxine. Dans ce cas, la paroi intestinale est agressée et l’absorption de l’eau ne se fait plus correctement. Il peut s’agir de bactéries, comme les staphylocoques ou les salmonelles.
Mais dans l’immense majorité des cas, la transmission est épidémique. Elle est alors due à un virus : le plus fréquent s’appelle le rotavirus. Ce virus est à l’origine de plus de la moitié des diarrhées des nourrissons.
Le rotavirus, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un virus extrêmement virulent. Quand il faut plusieurs milliers de virus pour déclencher une maladie comme la grippe, il suffit de quelques dizaines de rotavirus pour provoquer une gastro-entérite.
Le rotavirus, est, en outre, très résistant dans le milieu extérieur : il résiste à la plupart des savons et des désinfectants.
Il peut survivre des mois à des températures de 4 à 20° C, dans l’eau, sur les jouets et les surfaces contaminées. Il peut résister au PH très acide de l’estomac et aux enzymes digestives. Il peut donc infecter les cellules superficielles de l’intestin grêle et provoquer la diarrhée.
La faute aux virus
Lorsque le rotavirus est en cause, la transmission est épidémique. Lorsque, dans une crèche, un enfant est atteint, on considère que 80 % des enfants de la crèche seront touchés, eux aussi, dans les dix jours qui suivent.
Les épidémies de rotavirus n’épargnent pas les hôpitaux : l’infection à rotavirus est une cause majeure d’infection nosocomiale qui peut toucher jusqu’à 20% des enfants hospitalisés de moins de cinq ans.
La transmission est manu portée. Le personnel de la crèche touche un bébé contaminé et transmet ainsi le virus aux autres bébés. La prévention est donc extrêmement difficile. Il faut retenir les conseils d’hygiène usuels :
> Lavage fréquent des mains,
> Lavage soigneux des couverts ou des biberons,
> Eviter de passer les jouets d’un enfant contaminé à un autre. Isoler, si possible, l’enfant contaminé et prévenir la crèche ou la collectivité.
ATTENTION À LA DÉSHYDRATATION !
La déshydratation est le grand danger lié à une diarrhée chez le tout petit. Attention, il vaut mieux ne pas attendre les premiers signes de la déshydratation pour intervenir.
Lorsque les premiers signes se présentent, cela signifie que l’enfant a déjà perdu au moins 5% de son poids en eau.
Et à partir de 10% de perte en eau, il peut y avoir des séquelles graves. Il faut donc être attentif quand :
> L’enfant a moins de six mois. Plus, l’enfant est jeune, plus les pertes en eau sont dangereuses.
> L’enfant est un prématuré ou un ancien prématuré, ou bien qu’il présente une pathologie néo-natale qui le fragilise.
> On repère un changement de comportement : l’enfant est moins réactif à la stimulation, il ne sourit plus ou ne gazouille plus, comme à l’ordinaire, lorsque vous le câlinez.
> Il y a plus d’une selle par heure pendant plus de huit heures d’affilée : cela nécessite une consultation immédiate.
> L’enfant présente une teinte "grise", il est somnolent à l’excès, et son tonus est diminué. Dans tous ces cas, il faut consulter le plus rapidement possible son médecin.
COMMENT TRAITER ?
Les médicaments traditionnels contre la diarrhée présentent peu d’intérêt. Encore une fois, la diarrhée seule, n’est pas grave. C’est la déshydratation qu’elle entraîne qui peut l’être.
C’est donc la déshydratation qu’il faut éviter. Pour cela, dès que l’enfant a des selles liquides, plus de trois fois par jour ou des vomissements, il faut le réhydrater avec une solution de réhydratation orale. Il s’agit d’une solution contenant de l'eau finement dosée en sels minéraux (sodium, potassium, chlore, bicarbonates, etc.), et en sucre (glucose).
On la trouve en pharmacie. Cette solution peut être en partie remboursée si elle est prescrite. On peut aussi en acheter sans ordonnance.
Nos conseils :
> Attention aux remèdes de grand’mère : ils sont insuffisants et peuvent être inadaptés. Pas d’eau de riz, c’est trop salé. Pas de coca : c'est un bon anti-vomitif, mais il est trop sucré. Pas de lait, ni de jus de fruits.
Le bon réflexe est le soluté de réhydratation orale, à proposer petit à petit au nourrisson : 5 ml par 5 ml, toutes les deux minutes. Et s’il refuse de l’absorber, alors, appelez immédiatement le médecin.
> Pensez à avoir toujours un soluté disponible dans votre pharmacie. Et le vaccin ? A noter qu’il existe maintenant un vaccin contre le rotavirus. Pour être efficace, le vaccin doit être administré dès l’âge de six semaines. Il s’administre par la bouche.
Source : http://sante-az.aufeminin.com