La thyroïde est une glande endocrine qui secrète des hormones riches en iode, la thyroxine (ou T4) et la triiodothyronine (ou T3), ainsi que la calcitonine qui intervient dans la régulation du taux de calcium dans l'organisme.
• Les cancers de la thyroïde sont le plus souvent bien différenciés et surviennent plutôt chez des sujets jeunes.
• Les carcinomes médullaires se développent à partir des cellules qui secrètent la calcitonine. Dans 25 % des cas, il s'agit de formes familiales en rapport avec une mutation génétique.
• Les cancers anaplasiques ou peu différenciés sont rares mais ils comportent un risque d'extension plus important.
• Bien que rare, le cancer de la thyroïde voit sa fréquence augmenter depuis une vingtaine d'année en raison de sa détection plus fréquente et plus précoce.
• La plupart des cancers de la thyroïde sont de cause indéterminée.
• Le diagnostic repose sur l'échographie, la scintigraphie et la ponction du nodule avec examen histologique.
• Le traitement est d'abord chirurgical : thyroïdectomie totale avec curage ganglionnaire associé.
• L'administration d'iode radioactif vise à détruire le tissu thyroïdien restant en cas d'extension locale ou de métastase.
• Un traitement substitutif à vie par hormone thyroïdienne doit être suivi.
• Le pronostic du cancer de la thyroïde est globalement bon.
Mieux connaitre
La thyroïde est une glande endocrine située à la base du cou, en avant de la trachée, sous le larynx. Elle comporte deux lobes latéraux séparés par une partie médiane : l'isthme.
Elle est constituée en majeure partie de cellules glandulaires groupées en petites vésicules appelées cellules vésiculaires.
Ces cellules secrètent les hormones thyroïdiennes, la thyroxine (ou T4) et la triiodothyronine (ou T3), riches en iode. C'est pourquoi, lorsque l'on absorbe de l'iode, il se fixe en priorité sur la thyroïde.
La formation de ces hormones est sous le contrôle de l'hypophyse, qui sécrète elle-même la thyréostimuline (ou TSH). Le rôle de ces hormones est de contrôler le niveau de fonctionnement des organes.
Entre les vésicules thyroïdiennes, existent aussi, en plus petite quantité, d'autres cellules, que l'on appelle des cellules C, et qui secrètent une autre hormone : la calcitonine.
Cette dernière régule en partie le métabolisme du calcium dans l'organisme, en diminuant le taux de calcium dans le sang.
Types de cancers
Lorsque l'on parle de cancer de la thyroïde, il s'agit presque toujours d'un cancer développé aux dépens des cellules vésiculaires.
Il en existe deux types principaux : le cancer vésiculaire et le cancer papillaire. Ce sont des cancers dits différenciés car les cellules conservent une structure glandulaire et restent notamment capables de fixer l'iode.
Ces cancers représentent plus de 80 % des cancers de la thyroïde et surviennent plus volontiers chez des sujets jeunes. Ils sont 3 fois plus fréquents chez la femme que chez l'homme.
Les cancers développés à partir des cellules C sont appelés carcinomes médullaires et sont beaucoup plus rares (7 %). Ils secrètent de la calcitonine dont le dosage dans le sang pourra donc être un véritable marqueur de la maladie.
Les carcinomes anaplasiques ou indifférenciés comportent des cellules cancéreuses ayant perdu les caractéristiques des cellules glandulaires.
Ils représentent 7 % de l'ensemble des cancers de la thyroïde et surviennent surtout chez des sujets âgés. Leur croissance est plus rapide et le risque de diffusion ou de métastase plus grand.
Facteurs de risque
Le cancer de la thyroïde peut être favorisé par une irradiation de la thyroïde pendant l'enfance, soit lors d'une irradiation externe dans le cadre du traitement d'une autre maladie, soit lors d'une contamination par de l'iode radioactif.
Ce risque n'existe que pour des doses importantes d'irradiation, dans tous les cas bien supérieures à celles apportées par des examens radiologiques ou scintigraphiques.
En réalité, dans la grande majorité des cas, les cancers de la thyroïde se développent sans cause précise.
Seuls 3 à 5 % des patients atteints de cancer papillaire ont un membre de leur famille lui-même touché par un cancer de la thyroïde.
Les carcinomes médullaires sont, dans environ 25 % des cas, des formes familiales en rapport avec une mutation génétique.
Prévention
La plupart des cancers de la thyroïde étant de cause indéterminée, il n'est pas possible de prévenir leur survenue.
Dans le cas des carcinomes médullaires, si vous avez un parent proche atteint de ce type de cancer, on vous proposera de faire un test biologique pour vérifier la réalité du risque. Une intervention chirurgicale permettra d'enlever une microlésion.
Symptômes
Si vous avez un petit nodule à la base du cou, si votre voix a changé depuis plusieurs semaines, ou encore si vous avez un ganglion au niveau du cou, consultez votre médecin. Il vous dirigera vers un centre spécialisé pour faire des examens.
Il faut noter que dans un grand nombre de cas, le cancer de la thyroïde est cliniquement latent (ne donne aucun signe).
Il arrive fréquemment qu'il soit découvert à l'occasion d'examens pratiqués pour un autre motif, comme une échographie cervicale, un examen Doppler ou un scanner.
Diagnostic
Pour faire le diagnostic de cancer de la thyroïde, différents examens sont effectués :
• Une échographie : elle permet de préciser la taille du nodule, de déterminer sa nature solide, liquide ou mixte.
• Une ponction : en cas de nodule liquide ou kyste, la ponction permet de l'affaisser et d'en examiner le liquide.
• Une scintigraphie : en injectant de l'iode radioactif, on étudie sa fixation par le nodule. En cas de fixation faible, il s'agit d'un nodule "froid". Si, au contraire, la fixation est importante, il s'agit alors d'un nodule "chaud".
Tout nodule suspect, qui s'avère être solide à l'échographie et froid à la scintigraphie, peut être un cancer, mais aussi un nodule bénin.
C'est l'examen au microscope (ou examen histologique) qui portera le diagnostic, et s'il s'agit d'un cancer, en précisera le type. Pour cela, une ponction du nodule à l'aiguille fine sera effectuée. Il s'agit d'un examen indolore qui se fait en consultation.
Le pronostic du cancer de la thyroïde est globalement bon.
En présence d'un cancer localisé, bien différencié, chez un sujet jeune, la guérison est très souvent obtenue, mais une surveillance régulière doit être maintenue à vie.
Lorsqu'il s'agit d'une tumeur étendue, peu différenciée, survenant chez un sujet âgé, il existe un risque d'évolution après le traitement initial. Le traitement des rechutes ou des métastases donne des résultats favorables dans un grand nombre de cas.
Traitements
Le traitement prioritaire est la chirurgie : elle consiste en l'ablation de toute la glande thyroïde (thyroïdectomie totale), associée ou non à un curage ganglionnaire (ablation des ganglions situés autour de la thyroïde).
En cas d'extension locale ou de métastase, on fera des tests pour voir si les cellules tumorales fixent l'iode, et dans ce cas, on fera une administration d'iode radioactif (iode 131). Ce traitement permet de détruire les cellules thyroïdiennes restantes.
Un traitement substitutif à vie par hormone thyroïdienne, la thyroxine, permet de compenser l'absence de thyroïde.
Le recours à la radiothérapie est peu fréquent et la chimiothérapie est exceptionnellement indiquée.
Effets indésirables
L'intervention chirurgicale entraîne rarement des complications. Il peut s'agir de :
• la paralysie d'une corde vocale, entraînant une voix rauque,
• une hypoparathyroïdie, à l'origine d'une hypocalcémie (baisse du taux de calcium dans le sang).
Ces complications sont le plus souvent réversibles.
Le traitement par l'iode radioactif est généralement bien supporté.
Suivi
La grande majorité des cancers de la thyroïde sont bien différenciés, et la guérison est obtenue dans la majorité des cas.
Une surveillance régulière doit être poursuivie à vie. Elle vise à :
• contrôler régulièrement le traitement par la thyroxine, par un examen clinique et un dosage biologique de la TSH,
• repérer précocement une éventuelle rechute par l'examen clinique, l'échographie du cou et la scintigraphie à l'iode 131.
Le dosage de la thyroglobuline, protéine qui n'est produite que par la thyroïde, permet également de dépister une rechute : un taux détectable de cette protéine reflète l'existence de cellules cancéreuses.
Que se passe-t-il après le traitement ?
La réinsertion professionnelle a pour but d'aider le patient et sa famille dans sa vie quotidienne.
L'aide d'une assistante sociale pendant la maladie peut permettre au malade d'éviter ou de résoudre certaines difficultés pendant les hospitalisations, mais aussi après les traitements.
Un tel suivi facilite la reprise d'une vie normale.
A noter que les associations d'anciens patients et de bénévoles peuvent également aider le malade par leur expérience et lui apporter des conseils adaptés et des adresses utiles.
Source : http://www.ligue-cancer.net