Près de 40 nouveaux cas de rubéole chez les femmes enceintes en 2001 et 15 en 2003 ont été recensés. Malgré la baisse, c’est encore trop !
Rubéole et grossesse, attention danger !
Comme les oreillons et la rougeole, la rubéole est une infection virale très contagieuse, survenant le plus souvent chez l’enfant entre 5 et 9 ans. Une fois qu’on la eu, on est à l’abri : elle ne rechute pas et confère une bonne immunité. 94% des femmes enceintes sont ainsi protégées par les anticorps qu’elles ont fabriqués soit durant leur enfance lorsqu’elles ont contracté le virus, soit à la suite du vaccin.
Les autres restent menacées… Leur contamination entraînerait celle de l’embryon, pour qui les séquelles sont redoutables.
La transmission de l’infection de la mère au fœtus se fait par voie transplacentaire (rubéole congénitale), entraînant un risque majeur de malformations.
Comment détecter la rubéole ?
Attention ! A moins d’une prise de sang, le diagnostic de la rubéole est rarement affirmé de façon certaine. En effet, les symptômes -légère fièvre, maux de tête, éruption sur le cou et le visage de petites tâches rosées- peuvent ressembler à d’autres maladies virales (comme la rougeole) ou encore, passer inaperçus.
Même si manifestations disparaissent en trois ou quatre jours, les conséquences sur le fœtus seront particulièrement lourdes. Femmes enceintes, soyez vigilantes...
Rubéole : fœtus en danger
Neuf bébés atteints de rubéole congénitale malformative sont nés en 2001. Deux en 2003.
La rubéole congénitale peut se manifester par des maladies graves et multiples pour le fœtus.
Quels sont les symptômes ?
Un risque pour l’embryon existe les 10 premières semaines de grossesse, et particulièrement de la 6e à la 8e semaine. Le premier mois, la probabilité d’atteinte du fœtus est de 40 à 50%. Le quatrième mois, le risque n’est plus que de 4%.
• Malformations fœtales : elles peuvent s’ajouter ou survenir isolément. Le risque de lésions oculaires (cataracte, microphtalmie) s’élève à 53%, celui des lésions cardiaques représente 70 à 80% des cas. S’ajoutent les risques de surdité (30% des cas), de microcéphalie, de retard mental ou encore de croissance. Certaines malformations oculaires peuvent ne se révéler qu’au cours des deux ou trois premières années de la vie.
• Rubéole congénitale évolutive : elle correspond à la persistance du virus dans le sang après la naissance. Le nouveau-né peut rester très contagieux pendant plusieurs mois. Le syndrome évolutif est associé à des malformations multiples.
• Infection néonatale : une atteinte du fœtus après le 5e mois de grossesse ne provoque pas de malformations mais une infection néonatale aux multiples conséquences. L’enfant naît avec un poids très faible.
Par ailleurs, il peut présenter une hépatite, une hépato-splénomégalie (gros foie et grosse rate), une thrombopénie (baisse des plaquettes sanguines), une méningite etc. Ces atteintes sont évolutives et contagieuses.
Le dépistage de la rubéole
Il faut pouvoir déterminer tôt de l’éventuelle nécessité d’un avortement, en cas de contamination du fœtus par la rubéole.
Dépister la rubéole chez la mère...
La recherche d’anticorps contre le virus de la rubéole dans le sang est essentielle chez les femmes en âge de procréer. Si une femme enceinte s’avère n’avoir pas d’anticorps protecteurs (pas de rubéole ancienne ni vaccination), elle devra être particulièrement surveillée durant sa grossesse.
Lorsque l’on ignore si la femme enceinte est immunisée, le diagnostic n’est possible qu’à l’aide de deux prélèvements de sang successifs, à 15 jours d’intervalles. Si le taux d’anticorps a augmenté significativement entre les deux, la femme développe soit une primo-infection -dangereuse pour l’embryon-, soit un ré infestation –sans danger- après une rubéole ancienne.
Si les taux sont faibles, l’immunité est ancienne. Il n’y a alors aucun risque pour le bébé.
Si les taux sont négatifs enfin, la future mère n’a pas contractée la rubéole. Mais il est trop tard pour la vacciner puisque le vaccin est contre-indiqué chez la femme enceinte… Lire notre dossier grossesse et vaccins
Le fœtus peut être aussi dépisté...
Le diagnostic d’infection fœtale peut être fait par la recherche d’anticorps dans un prélèvement de sang du cordon et par surveillance échographique. Une atteinte fœtale précoce (jusqu’à 10 semaines de grossesse), fait envisager l’avortement.
« Si la rubéole malformative congénitale est devenue très rare, c’est au prix d’un certain nombre d’interruptions médicales de grossesses » commente l’Institut national de veille sanitaire (Invs).
Prévenir la rubéole par le vaccin
Pour une immunité totale, effectuer tous les rappels du vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) est indispensable.
Vaccin ROR, incontournable !
Le « plan 2005-2010, d’élimination de la rougeole et de la rubéole congénitale en France » renforce la politique vaccinale. Même si le vaccin est recommandé chez les adolescents depuis plus de 30 ans, promu depuis près de 20 ans chez les nourrissons et inclus dans le fameux vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole), la France est l’un des pays européens où la politique vaccinale est la plus faible. 16% des enfants de 2 ans ne sont pas protégés.10% à l’âge de 6 ans. Cela explique la transmission aux femmes enceintes...
Une surveillance recensant les cas d’infections rubéoleuses chez les femmes enceintes et les cas de rubéoles congénitales a été mis en place en 1976 en France, à travers un réseau de 291 laboratoires, appelé Renarub. Son objectif est d’évaluer l’impact de la politique vaccinale et les progrès vers l’élimination de la rubéole congénitale.
Il est toujours temps de se rattraper !
Depuis 2005, de nouvelles mesures vaccinales sont préconisées. Toutes les personnes nées après 1980 doivent effectuer un rattrapage. Mais attention : il ne faut pas concevoir d’enfant dans un délai de deux mois après la vaccination.
En effet, le vaccin de la rubéole –à base de virus vivant atténué- est contre-indiqué pendant, et deux mois avant la grossesse, en raison du risque théorique que le virus traverse le placenta et infecte le fœtus.
Si la femme enceinte se rend compte qu’elle n’est pas immunisée, une vaccination effectuée après l’accouchement devrait systématiquement lui être proposée… pour protéger les futures grossesses.
Source : http://www.infobebes.com