En français avant les découvertes de la psychanalyse, deux mots existaient : phantasme (synonyme d'hallucination) et fantaisie, qui signifiait, entre autres, capacité à imaginer.

Les premiers traducteurs des textes de Sigmund Freud ont choisi de traduire le mot allemand Phantasie par un mélange de ces deux termes : fantasme.

Les fantasmes se construisent surtout avant la puberté, sur des empreintes.

Quand vous avez une émotion sexuelle, quelque chose va vous marquer et vous aurez des fantasmes qui sont sur le même modèle que cette empreinte.

Il n'y a pas que l'enfance pour construire des fantasmes, mais comme les émotions de l'enfance sont les plus profondes, elles sont souvent les plus fortes et les plus enfouies, c'est pour cela que l'on parle de l'enfance comme l'origine de beaucoup de fantasmes.

Les fantasmes peuvent être des sons, des paroles, imaginer des contacts physiques, des odeurs... Bien sûr, la vue est le sens le plus important, ce sont souvent des images, mais pas uniquement.

Le fantasme sert à avoir du désir. On dit aujourd'hui que le cerveau est une zone érogène, mais les zones érogènes ne sont pas que physiques, elles sont aussi mentales.

Par exemple, les gens qui bloquent leur désir en disant : "ce n'est pas bien, il ne faut pas que je pense à ça, il ne faut pas que je pense à ce fantasme", bloquent aussi leur plaisir.

Du coup, ils assèchent leurs désirs et n'arrivent plus à atteindre le plaisir et la jouissance.

Le fantasme sert aussi à attendre.

Quand vous êtes un jeune adolescent, vous n'avez pas une vie sexuelle tout de suite comme vous le désirez, et vos fantasmes vous permettent d’accéder au plaisir.

Pareil dans la vie d'adulte, on n'a pas toujours la sexualité que l'on voudrait, on peut être seul après un divorce, et le fantasme permet d'attendre le moment où on trouvera un partenaire qui nous convient.

Tout le monde a des fantasmes, mais comme nous sommes dans une société où règne la pornographie, les gens ont l'impression que les fantasmes sont forcément de ce genre.

Il y a beaucoup de femmes qui ont des fantasmes qui ne sont pas très sexuels et donc, elles ne pensent pas que ce sont des fantasmes. Il existe des fantasmes d'anticipation.

Par exemple : penser à ce qu'on va faire avec son ou sa partenaire.

Pour beaucoup, cela peut apparaître comme une simple pensée, alors que c'est un fantasme.

Puis, il y a ceux qui bloquent leurs fantasmes, dès qu'il y a une pensée un peu sexuelle, ils se l'interdisent, c'est un problème d'éducation. Du coup, ils refoulent toutes ces pensées.

Si on a des hormones sexuelles, on a des fantasmes.

Un premier signe de l'andropause est l'affaiblissement de fantasmes chez l'homme, la baisse de la testostérone agit plus sur les fantasmes que sur l'érection.

Il y a donc un lien entre hormones et fantasmes. Les fantasmes font partie de notre sexualité.

Les fantasmes des hommes et ceux des femmes ne sont pas les mêmes.

On dit que les hommes ont des fantasmes plus visuels, et les femmes, des fantasmes plus romantiques, ce qui est très culturel.

Le fantasme du viol chez la femme est courant, même s'il ne faut pas le comprendre comme un désir de viol réel, mais comme l'imagination que l'on est tellement désirable qu'aucun homme ne peut résister.

Le viol n'est pas un fantasme masculin classique.

Il faut bien faire la différence entre réaliser un fantasme et jouer avec un fantasme.

Par exemple, l'homme qui rêve de faire l'amour avec une infirmière peut très bien demander à sa femme de se déguiser en infirmière, et du coup, ils vont jouer une situation qui est tout à fait émoustillante, mais ce n'est pas la réalisation d'un fantasme.

Il ne faut pas imposer son fantasme à son partenaire et on ne peut pas accepter de l'autre un fantasme qui inquiète, même pour faire plaisir.

Il y a des situations qui peuvent traumatiser et poser des problèmes à la relation future.

Cela peut faire changer la vision de l'autre, on peut être choqué par les fantasmes de son partenaire, homme comme femme d'ailleurs.

Source : http://www.france5.fr