Bien vivre avec son diabète
Maladie relativement peu fréquente chez les 4-12 ans, votre enfant peut toutefois un jour être confronté au diabète insulinodépendant. Si cette maladie se soigne, elle ne se guérit pas encore, et suppose une vigilance permanente de la part des parents, et aussi des petits malades.
Mais avec une bonne information et des habitudes bien ancrées, la vie des enfants diabétiques est « presque » normale.
Le diabète de type 1 (également appelé diabète insulinodépendant) est dû à une carence en insuline, une hormone secrétée par le pancréas, ce qui provoque une augmentation progressive du taux de sucre dans le sang.
Des signes de détérioration du taux de sucre annoncent toujours l’arrivée de la maladie. Ces symptômes devraient agir en véritables signaux d’alerte car en cas de diabète non détecté, l’enfant peut tomber dans le coma.
Les signes qui peuvent alerter
L’enfant boit beaucoup et urine beaucoup.
Il se met à faire pipi au lit alors qu’il était propre.
Il maigrit tout en ayant bon appétit.
Il est fatigué.
Il souffre d’infections récidivantes.
Le traitement
La maladie se soigne mais ne se guérit pas encore, ce qui oblige les enfants diabétiques (et les parents), à une surveillance constante car il faut remplacer l’insuline qui n’est pas sécrétée par le pancréas par une ou plusieurs doses d’insuline que l’enfant s’injecte dans le ventre, la cuisse ou le bras avec une seringue ou un stylo jetable.
Plusieurs fois par jour, il faut prélever une goutte de sang sur le bout du doigt de l’enfant afin d’analyser son taux de glycémie… et noter les résultats dans un carnet de suivi.
Quelle alimentation ?
Une bonne prise en charge du diabète de type1 nécessite une régularité de l’alimentation, en horaires et quantités, bien que les injections multiples et les analogues rapides de l’insuline autorisent une certaine souplesse.
La contrainte essentielle est de limiter les sucres rapides, qui ne doivent pas représenter plus de 10% de la ration calorique quotidienne et surtout ne pas être consommés entre les repas car le « grignotage » perturbe l’équilibre glucidique de l’enfant.
Comment l’aider ?
N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec son instit’ pour expliquer la maladie dont souffre votre enfant. Faute d’information, certains enseignants ont en effet très peur du « risque d’hypoglycémie », et empêchent les enfants diabétiques de participer aux activités sportives, voire aux sorties scolaires.
Pourquoi ne pas suggérer à votre enfant de faire un exposé sur sa maladie afin d’informer également les copains de la classe ?
Une vie « presque » normale
Les enfants atteints de diabète insulinodépendants peuvent mener une vie normale… au prix de contraintes quotidiennes. Questions au Dr Claire Carette, chef de clinique assistante (CCA) à l'hôpital Cochin (service Immun diabétologie).
Un enfant diabétique peut-il vivre normalement ?
Dr Claire Carette : Un diabète bien pris en charge, bien contrôlé permet à l’enfant de mener une vie « normale »… mais c’est au prix de contraintes importantes et quotidiennes ! Car le diabète sous-entend quand même 2 à 4 injections par jour, une surveillance constante de la glycémie et une alimentation équilibrée.
L’enfant atteint de diabète doit, notamment, limiter les sucreries, à un âge où les copains se goinfrent de fraises Tagada ou de tartines de Nutella. Il doit noter scrupuleusement ses glycémies dans un carnet de suivi afin que les glycémies ne varient ni trop haut ni trop bas.
Il doit aussi penser à prendre une collation avant de faire du sport pour éviter les hypoglycémies (les « hypos »). Or un enfant ne programme pas toujours quand il va courir… ajuster les doses d’insuline aux variations de ses besoins est la difficulté principale du traitement.
A part les injections, y a-t-il un suivi particulier ?
Dr Claire Carette : Une fois par an, l’enfant doit être vu à l’hôpital afin que les médecins puissent faire un bilan du retentissement du diabète. Souvent, un psychologue intervient également pour voir avec l’enfant et sa famille comment il s’est adapté au traitement.
C’est aussi à l’hôpital, lorsque le diabète est diagnostiqué, que l’enfant apprend, s’il le souhaite, à se faire les injections tout seul. Toutefois, les parents doivent quand même rester vigilants dans leur surveillance.
Car, il est difficile pour un enfant seul de résister notamment aux tentations constantes de ne pas noter ses glycémies, « rater » une injection ou manger des bonbons en douce comme tous ses copains. Les mesures du taux de glycémie, les piqûres quotidiennes finissent en effet par peser chez l’enfant qui aimerait bien être « comme tout le monde ».
Est-il possible de prévenir la maladie ?
Dr Claire Carette : Malheureusement, pas pour l’instant. Des traitements préventifs ches des sujets prédisposés ont été tentés sans succès, mais de nombreuses équipes de recherche travaillent actuellement sur le sujet.
Témoignage d'une mère d'enfant diabétique
« L’interne de service n’a pas l’intention d’en dire plus. La terre s’ouvre sous mes pieds… Je vais être engloutie et personne ne me tend la main ! Depuis plusieurs jours, je m’en doutais mais c’est différent lorsqu’on entend quelqu’un le dire.
Je reste avec Pierre nuit et jour. La chambre est minuscule. Il n’y a pas de lit d’appoint disponible. Ce n’est pas grave, je me serre contre lui. Et j’essaie de dormir.
Peine perdue ! Alors j’écoute les bruits de l’hôpital… la ronde de l’infirmière de nuit... elle vient vérifier sa perfusion et lui faire une glycémie au bout du doigt… toutes les heures. Je l’appelle quand Pierre se couvre de sueur. C’est peut-être une hypoglycémie. Je ne sais pas encore ce que c’est. Il me faudra des années pour savoir vraiment… »
Source : http://www.infobebes.com