Vous entendrez de nombreuses réponses différentes et c'est compréhensible: le kinésithérapeute utilise bien des techniques, sa motivation est variable, il a une connaissance plus ou moins bonne de la sciatique à traiter, il fait passer plus ou moins bien son message à des patients parfois peu réceptifs à cause d'une douleur mal contrôlée et d'une évolution prolongée.
Son rôle est très différent à la phase aiguë d'une sciatique et lors de la remise en route.
Tout n'est pas utile dans la kinésithérapie. A la phase aiguë, les techniques de <physiothérapie antalgique> n'ont qu'un effet temporaire sur la douleur.
Elles sont généralement appliquées par les kinés à leur cabinet (le matériel est rarement portatif) et le bénéfice pour le patient disparaît sans doute dans le trajet. Elles peuvent avoir ponctuellement un intérêt pour réduire une consommation abusive de calmants.
Le rôle le plus utile du kiné à ce stade est de donner les conseils décrits sur ce site et de vous les personnaliser dans votre environnement habituel.
Il est parfois difficile de s'auto-médiquer pour des conseils gestuels. Il vous manque un œil extérieur entraîné à repérer vos défauts. C'est l'<école du dos>, toujours utile à perfectionner en période douloureuse aiguë.
Quand la douleur permanente initiale s'est améliorée, le rôle central du kiné devrait être le reconditionnement à l'effort. La sciatique resurgit facilement et il faut trouver le délicat équilibre entre une gymnastique douce qui aide à retrouver ses automatismes, et des mouvements qui ne viennent pas réveiller le conflit disque-racine nerveuse.
La physiothérapie et le massage ont ici un rôle encore plus marginal: ils peuvent précéder ou clôturer une séance pour la rendre mieux tolérée, mais doivent rester un traitement d'appoint.
Certains médecins sont déçus de la kinésithérapie dans la sciatique et ne la prescrivent pas. Il faut dire à la décharge des kinésithérapeutes que les prescriptions médicales sont très succinctes.
Normalement le détail de la maladie ne doit pas être indiqué sur l'ordonnance, qui est traitée par les services administratifs de la sécurité sociale, mais le médecin peut faire un courrier séparé.
Quand le traitement ne se déroule pas de la façon escomptée, il est rare ou tardif que le médecin ou le kiné prenne son téléphone pour faire le point.
Enfin, les kinés ne sont pas rémunérés correctement pour faire le travail demandé. L'inflation des actes empêche leur revalorisation et c'est au détriment de leur qualité.
En pratique, l'intervention du kinésithérapeute devrait se faire au cas par cas, mais en fonction de la situation du patient plutôt que des habitudes du médecin. D'une façon générale, nous la conseillons, pour 2 raisons:
1) la prise en charge de la sciatique devrait être un travail d'équipe; il est bon que les thérapeutes soient plusieurs à tenir le même discours et à rassurer celui qui endure une sciatique pendant plusieurs semaines.
2) l'évolution, en particulier au plan des progrès physiques, doit être surveillée régulièrement; le kiné, par sa disponibilité et sa meilleure appréciation du retentissement sur la vie quotidienne, est le mieux placé pour effectuer cette surveillance "rapprochée".
Le bon fonctionnement repose sur des couples médecins-kinés qui marchent, par une confiance mutuelle dans leurs compétences.
Vous pouvez bien sûr connaître déjà un kiné en qui vous avez confiance et le proposer à votre médecin, mais n'hésitez pas à faire avec lui un "audit critique" en cours de traitement ou lors de son renouvellement éventuel.
Mettez entre parenthèses l'aspect relationnel de votre rééducation pour préciser les bénéfices réellement objectifs que vous en retirez.
Source : http://www.rhumatopratique.com